Her-Bak ‘Pois Chiche’

horus

Sois heureux d’être encore petit, tu observes toutes choses vivantes avec un cœur nouveau ; apprends maintenant comment elles se transforment : c’est cela que tu dois faire. Sais-tu pourquoi ton père humidifie le lin étendu dans la fosse ?

– Il ne me l’a pas dit. Sans doute est-ce pour le nettoyer ?

-Ne sais-tu pas que pour le rendre pur il faut que pourrisse tout ce qui peut pourrir ? Que pour faire un fil durable on doit d’abord détruire ce qui pourrait ensuite se corrompre. Certes, il faut sauver les fibres au bon moment ; ensuite on charge le soleil de brûler ce qui est impur.

-alors, il devient blanc ?

-Pas encore ; on le broie, on l’étire en longs fils, on mouille encore ces fils pour les pourrir légèrement. Ainsi tout ce qu’ils ont de corruptible est épuisé ; c’est le lin purifié dont on fait les beaux tissus blancs .

_Comment peut-il devenir aussi joli après avoir été gâté ?

-Rien n’a été gâté de ce qui est pur en lui ; rien ne peut être rénové sans avoir subi l’épreuve de la destruction du corruptible.

-C’est une chose difficile à comprendre pour moi.

-ô Pois Chiche, ce l’est plus encore pour un homme au savoir arrogant. Le lin aura plusieurs fois fleuri avant que mes paroles aient mûri dans ton cœur ; mais à chaque saison son mystère et sa leçon !

*

Il est un temps pour chaque chose : un temps pour l’harmonie, un temps pour l’anarchie, et nul ne peut changer la marche des étoiles. C’est notre sagesse que de le savoir

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Pour nos Sages, le monde est transparent. Nos symboles laissent transparaître les Causes à travers les faits les plus concrets. Le chercheur silencieux les y perçoit, et la durée de sa vie ne suffit pas pour en épuiser les richesses ; mais ce trésor est caché pour le bavard comme pour le scribe prétentieux.

Isha Schwaller de Lubicz dans Her-Bak ‘Pois Chiche’. Visage vivant de l’ancienne Égypte

Une pièce musicale de Faran Ensemble

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