Ce qu’il y a d’embêtant avec les gens qui n’ont pas seulement une opinion, mais une satanée réponse sur tout, c’est qu’ils évacuent tout l’espace nécessaire pour que puissent vivre les questions. Ils fonctionnent dans un monde qui se fige de plus en plus, où l’exploration de nouvelles voies, de nouvelles alternatives, de nouvelles perspectives et de nouveaux sujets inédits sont cachés sous le flot de mots et d’égo qui déferlent.

Paradoxalement, avoir réponse à tout exprime une forme d’ignorance, et non pas une forme de connaissances ou de savoir réel.  Il est tout à fait possible de décrire le fonctionnement de lentilles pour accroitre la vision et ne pas savoir où regarder pour vivre plus heureux.

Beaucoup tentent de trouver une réponse à une question le plus rapidement possible, notamment afin de fuir l’ignorance ou la peur du ridicule.  Mais dans les faits, on ne fait que de s’en rapprocher.  Le savoir n’est pas un état permettant de répondre à toutes les questions. C’est cette capacité sereine à utiliser ce que nous avons appris afin de composer avec l’ambiguïté, l’imprévisible, l’improbable et l’imperfection.

Le savoir ne doit pas s’éteindre dans une réponse ou dans une certitude, il doit mener l’humain vers des voies de passages, de nouvelles issues et de nouvelles expériences qui lui permettront de prendre conscience de ce qui lui est essentiel.

Les gens qui vivent dans l’ignorance et les gens de savoir ont ceci en commun, ils sont porteurs d’imperfection. Leur différence ne réside pas dans la perception d’être une œuvre d’art inachevée, mais dans la présence de travaux en cours.

Une chanson de Daniel Bélanger – Monsieur Verbêtre

Les paroles sur https://genius.com/Daniel-belanger-monsieur-verbetre-lyrics

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