Le coucher de soi

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Nous aimons les certitudes, c’est rassurant et cela nous permet de mieux prévoir. Nos certitudes reposent sur notre expérience et notre compréhension. C’est pour cela que nous entendons souvent qu’il faut le voir pour le croire.

Pourtant, il y a une telle richesse au niveau de l’émerveillement face au monde qui nous entoure. Le détachement par rapport au monde et le lâcher-prise qui est souvent véhiculé pour se réaliser provient de la qualité de l’incertitude que nous tolérons.

Certains ajouteront que l’impermanence, une conception de soi erronée et le refus d’accepter le changement entraînant la souffrance nous empêchent d’apprécier la nature même des phénomènes.

Par exemple, prenons le phénomène d’un coucher de soleil. Nous regardons l’astre dans sa course jusqu’au moment où il disparaît derrière l’horizon.  Nous prenons le temps d’apprécier les couleurs, l’intensité du moment, tout en nous accrochant aux derniers rayons, puis c’est la fin. La nuit va s’installer.

Dans les faits, nous savons aujourd’hui que ce n’est un coucher de soleil que pour nous, de notre point de vue nous voyons le passage d’un état à un autre et nous y voyons un début et une fin. Pour quelqu’un, qui se teindrait en orbite près du soleil, il ne verrait plus un lever et un coucher de soleil.  Il verrait le soleil parcourir tous les états qui lui sont propres tant et aussi longtemps qu’il serait capable de maintenir cette position.

Un jour, le soleil va s’éteindre, mais il va s’éteindre par rapport à qui, par rapport à quoi?

Parfois, nous pouvons regarder un coucher de soleil, et le voir se coucher lentement, dans un beau jeu de couleurs.  D’autres fois, un orage peut venir interrompre le spectacle. Il n’y a pas deux naissances pareilles ni deux morts pareils.

Au terme de notre vie, est-ce déterminant d’avoir la certitude de ce qui va se passer à notre mort? Les plus beaux couchers de soleil que j’ai vécus furent ceux où je savais que l’instant était éphémère, je me suis complètement oublié dans l’émerveillement de l’instant, et j’ai salué ce beau changement, et même parfois fêté.

Une chanson de John Denver – Sunshine On My Shoulders

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