Être sans artifice

Charlie_Chaplin_smile

Combien de personnes dans notre entourage peuvent vraiment comprendre ce que nous vivons? Bien souvent, nous avons peu ou pas de personnes proches ou encore de lieux où l’on se parle et où l’on s’écoute en profondeur, sans filtre.

Nous nous sommes construits au sein de communautés, d’organisations et de sociétés compartimentées et de fait, fragmentées. Je veux dire par cela qu’il arrive que ce que nous devons faire (étude, travail, obligation, etc.) mette en veilleuse certaines de nos attentes, nous entraînant à accepter la fréquente absence d’un sens humain véritable dans notre quotidien. Cet oubli de soi nous amène depuis notre enfance à cacher nos priorités tout comme nos vulnérabilités, et notre entourage nous décode avec cette face cachée de nous.

Ce personnage que nous avons assumé pour nous adapter a été fort utile, et la plupart du temps bienheureux. Il est bon de reconnaître que le manque déguisé en latence alimente nos stratégies de représentation, et parfois même de survie et ultimement pour certains, de compétition. Parfois, il est évident que nous ne faisons pas seulement dissimuler l’inavouable, nous sommes tout simplement ivres de l’extase du jeu que nous avons adopté pour nous adapter.

L’ivresse illustre trop souvent la solitude de nos cœurs, elle affecte nos comportements les plus intimes. Pour certains, la colère ou l’évitement va devenir omniprésent, pour d’autres, vivre une difficulté à s’exprimer autrement que par l’artifice. La violence qui nous entoure, celle dirigée envers les femmes, les enfants, ou les hommes, ne peut être maintenue que dans la fragmentation de la conscience de notre humanité.

Notre vision altérée du monde par notre armure protectrice que nous avons dû acquérir pour survivre ne nous a pas seulement déconnectés de nos racines, elle altère nos ressenties et l’écho de nos pensées.

La prise de conscience de nos comportements de représentation et de nos mécanismes de défense est un bon pas vers la sobriété heureuse. Ainsi, il est possible de faire évoluer nos comportements d’agitation, de peurs, de distraction et d’évitement vers des opportunités nous permettant de lâcher-prise, de rire un peu de soi, de retrouver l’aisance d’être simplement soi, de s’accepter et de communier avec ce qui nous entoure.

La prise de conscience de l’ensemble de nos pensées est un bon pas vers le développement d’un nouvel état, ou le respect du corps et la bienveillance ouvre les vertus du cœur.

Ce n’est que lorsque nous avons accepté les vertus de nos erreurs, de nos échecs et de nos inhibitions, que nous reprenons possession de notre vie. Elle restera toujours imparfaite au regard de nos attentes, mais elle sera alimentée d’une bienveillante lucidité capable de s’émerveiller encore et encore.

Une chanson de Daniel Bélanger interprétée par Ariane Moffatt – Imparfait

Les paroles sont sur http://www.danielbelanger.com/lyrics.php?lyrics=776

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR 2020 – Daniel Jean – Vous pouvez copier ce texte en indiquant la source dandanjean.wordpress.com, SVP ne pas modifier les textes et le contenu sans approbation, merci.

2 réflexions sur “Être sans artifice

  1.  » Notre vision altérée du monde par notre armure protectrice que nous avons dû acquérir pour survivre ne nous a pas seulement déconnectés de nos racines, elle altère nos ressenties et l’écho de nos pensées. »

    Je trouve que ce paragraphe résume bien l’ensemble de ton article.
    C’est le travail de toute une vie.

    Merci … ( Et merci pour ton abonnement à mon autre blogue )
    Amitiés

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