Le tantra

fleur cosmique 2

Ce que nous sommes et ce que nous avons en nous a une influence directe sur ce qu’est l’univers et ce qu’il contient. Et même l’univers ne cesse d’agir en nous. C’est en fait une ancienne idée védique, enseignée dans les Brâhmana, les Upanishad et même plus tôt dans le Rig-veda (10, 90), relative à l’ « homme cosmique » sacrifié par les dieux d’où sont issus tous les mondes et tout ce qu’ils contiennent.

Chaque être en existence est sorti de cet « homme gigantesque », cosmique et conserve en quelque sorte un rapport avec lui. Chaque être, notamment l’être humain, étant à l’image de l’homme initial sacrifié, comporte en lui-même des relations innombrables avec tous les autres êtres issus de la même source unitive. Le tantra établit de nombreux parallèles micro-macrocosmiques de ce genre. Ainsi, par exemple, la fontanelle équivaut au ciel, les orteils aux mondes inférieurs. Le front est le siège de la divinité principale de la création, le souffle est l’énergie vitale du cosmos et ainsi de suite.

Ce n’est certainement pas là une manière de jongler avec les mots ni de créer des métaphores en langage poétique. Le tantra y voit une science pratique, postulant que toute action exercée sur le microcosme produit des résultats dans le macrocosme. Une syllabe ou une lettre de l’alphabet donnée, lorsqu’elle est correctement prononcée, peut produire un effet au niveau individuel aussi bien que cosmique ; en méditant, on agit non seulement sur soi-même, mais sur le cosmos tout entier. Et inversement, les éléments cosmiques sains ou maléfiques produisent en moi des effets bénéfiques ou contraires. Les guerres parmi les nations, la haine et la peur, ainsi que le progrès et la santé humains produisent des effets sur mon être, sur mon corps. La juste méthode pour changer le monde commencerait par conséquent par la transformation de soi-même.

Anand Nayak dans Tantra

Une pièce musicale d’Anoushka Shankar – Ancient Love

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