L’Éthique de Spinoza

Lotus

L’homme n’est pas un empire dans un empire : partie infime de la Nature totale, il dépend des autres parties. Dans son ignorance des causes véritables, il se croit libre. Il est pourtant rarement la cause adéquate de ses actes et dans la mesure où il n’en est que la cause inadéquate, dans la mesure où le monde l’envahit et le rend comme étranger à lui-même, à sa nature véritable, il est passif, c’est-à-dire encore passionné.

*

Seule assurément une farouche et triste superstition interdit de prendre des plaisirs.

*

L’impuissance de l’homme à gouverner et à contenir ses sentiments, je l’appelle Servitude. En effet, l’homme soumis aux sentiments ne dépend pas de lui-même, mais de la fortune, dont le pouvoir sur lui est tel qu’il est souvent contraint de faire le pire même s’il voit le meilleur.

*

Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.

*

Personne, à moins d’être vaincu par des causes extérieures et contraires à sa nature, ne néglige de désirer ce qui lui est utile, autrement dit de conserver son être.

*

L’État n’a pas pour fin de transformer les hommes d’êtres raisonnables en animaux ou en automates, mais bien de faire en sorte que les citoyens développent en sécurité leur corps et leur esprit, fassent librement usage de leur raison, ne rivalisent point entre eux de haine, de fureur et de ruse, et ne se considèrent point d’un œil jaloux et injuste. La fin de l’État, c’est donc véritablement la liberté.

Spinoza dans l’Éthique

Une pièce musicale de Strauss: Also sprach Zarathustra

5 réflexions sur “L’Éthique de Spinoza

Laisser un commentaire