Alexandra David-Néel 26 avril 1968

Bouddhas

Le Bouddha avait découvert le fait qui allait devenir la base sur laquelle toute sa doctrine allait s’édifier. Anatta (le non moi).

Avons-nous fait cette constatation ? Avons-nous vu, que cela que nous tenions pour un Moi homogène est, en réalité, un groupe, formé d’éléments divers ? – Groupe dont la constitution varie d’instant en instant, certains de ses membres en s’éloignant, d’autres venant s’y joindre ? Chacun de nous perçoit-il qu’il n’est plus tout à fait le même que celui qui est entré tout à l’heure dans cette salle ?

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Des perceptions plus affinées nous amèneront-elles à voir qu’il n’y a ni naissance ni mort, mais seulement perpétuelle transformation, perpétuelle union et séparation d’éléments physiques et mentaux ? Si nous atteignons à cette perception, […] nous aurons atteint la compréhension qui procure l’inaltérable paix, la quiétude bienheureuse de l’observateur détaché.

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S’il en est ainsi, n’éprouvant ni penchants ni aversions, et suivant le conseil de Bouddha, portant nous-mêmes le flambeau qui éclaire nos pas, nous aurons acquis la véritable libération.

Alexandra David-Néel, 26 avril 1968. Ce sont les derniers mots du dernier message d’Alexandra pour l’anniversaire du Bouddha.

Extrait de Jean Chalon dans Le lumineux destin d’Alexandra David-Néel

Une pièce musicale de Roberto Cacciapaglia – Wild Side

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