Elle était parmi les conteuses de grand talent. Quiconque l’avait déjà entendu était subjugué.

Elle aimait répéter que les mythes ne sont pas faits pour être crus, mais pour être racontées. C’est lorsque nous comprenons cela que nous pouvons aborder la naissance du monde non pas comme une certitude, mais comme un événement. D’ailleurs, trop souvent nous attendons du discours des autres une vérité quand en fait c’est avant tout une vision qui est partagée.

Les histoires qui nous sont racontées sont en fait des miroirs reflétant la vie, mais dans une tout autre perspective, dans un tout autre sens. Elle en était consciente et elle aimait rappeler à ses auditeurs la seule question qui avait de l’importance à ses yeux. Pourquoi nous est-il important de croire à une histoire comme vraie?

Aujourd’hui, je vous parle d’elle, car elle a su toucher mon âme et me faire voyager vers des horizons que j’appréhendais à première vue.

Les plus belles histoires ont le génie de parler de soi sans utiliser les mots qui nous sont propres. Elles nous apprennent à écouter en nous-mêmes. Elles nous apportent une réponse à une question qui aurait pu s’imposer.

Elle aimait commencer par cette formulation. Laissez-moi vous conter cette histoire que vous ne connaissez pas et dont le récit permet de retrouver une part de vous…

Les histoires ne sont pas faites pour être crues, mais pour être vécues.

Une chanson de Harmonium – Histoire sans paroles

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