Après l’extase, la lessive

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Un vieux rabbin pratiquant l’hassidisme demandait à ses élèves comment ils arrivaient à déterminer la fin de la nuit et le début du jour, moment unique consacré à certaines prières sacrées. « Est-ce lorsque voyant un animal au loin on peut dire s’il s’agit d’un mouton ou d’un chien ? », proposa un étudiant. « Non », répondit le rabbin. « Est-ce quand on peut voir clairement les lignes de sa main ? » « Est-ce en regardant un arbre au loin qu’on peut déterminer s’il s’agit d’un figuier ou d’un poirier ? » « Non ! » répondit le rabbin à chaque fois. « Alors à quel moment ? » demandèrent les élèves. « C’est lorsque vous pouvez regarder le visage d’un homme ou d’une femme quel qu’il soit et voir qu’il est votre frère ou qu’elle est votre soeur. Avant cet instant, il fait encore nuit. »

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Il est dit dans le zen que l’ensemble du ciel et de la lune se reflète dans une goutte de rosée sur un brin d’herbe. Chaque petite chose, chaque instant contribue à l’ensemble et le reflète. Border un enfant dans son lit, payer ses factures, écouter un associé, payer le pompiste à la station d’essence, écrire une lettre ou taper un mémoire, se réunir autour d’un repas, planifier un travail, arroser le jardin – chaque chose devient l’incarnation du coeur éveillé. Il est incroyable que nous puissions oublier cette vérité.

Jack Kornfield dans Après l’extase, la lessive

Une pièce musicale Immortal Beloved Scene – Beethoven plays « Moonlight Sonata »

 

2 réflexions sur “Après l’extase, la lessive

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