Naître

thumbnail_âme (1)

Durant toute sa vie, il a cherché le bonheur dans les multiples facettes de ce vaste monde, autant par l’art que par le jeu, les rencontres et les errances. Il regardait et cherchait méticuleusement autour de lui.

Il était certain que le bonheur se cachait à travers la bonne personne, dans les bonnes situations, il avait l’intuition que le bonheur amenait le développement de soi comme l’apogée de cette reconnaissance.

Puis, il a cherché le bonheur au fond de Soi. Il a pris la voie de l’intérieur.

C’est pourquoi il était à l’écoute de son corps, des sensations, de l’effet que procure l’acquisition de concepts, de la compréhension par le mental.

Bien sûr, il a rencontré différentes formes de joie, il a goûté le plaisir, il s’est enivré de désir, mais jamais il n’a eu ce sentiment de vivre le bonheur véritable.

Son esprit était esprit voilé, confus. Il avait pensé qu’à l’intérieur de soi la clarté serait présente, et pourtant… Bien sûr, il avait découvert ce moi qui l’habitait, mais cette représentation portait aussi en elle son opposé, «ce qui n’est pas moi», l’adversaire, l’autre.

Un jour, il regarda le lever du jour sur les vagues mouvantes du torrent de la rivière, et il eut cette sensation d’émerveillement d’être. Plus rien à saisir, plus rien à laisser, que cet instant de pur bonheur.

Il venait de laisser partir les notions de vie, de voyage et de quête. Il venait de naître qu’à n’être.

Une pièce musicale de Peter Gabriel Across the River

Laisser un commentaire