Est-il raisonnable de vouloir que la vie soit en tout temps à l’image de ce que nous désirons ? Dès l’instant où nous avons réussi à domestiquer une partie de notre parcours, s’offre à nous une nouvelle opportunité imprévisible qui déferle sur nous comme une nouvelle vague effaçant tous les repaires dessinés sur le sable. L’illusion c’est de nier que nous sommes toujours soumis au changement.

À force de voir les mouvements du ressac, nous en venons à comprendre qu’il est réducteur de penser que nous habitons la terre, que nous habitons notre demeure. Nous sommes habités par le courant de nos pensées. Lorsque nous acceptons que tout soit changement, nous apprenons à nous installer dans certaines pièces de notre âtre aménagées avec la résilience et l’amour que nous avons cultivé.

Malheureusement, il y en a qui ont développé une peur de ce ressac, s’effaçant eux-mêmes peu à peu, se protégeant toujours un peu plus des événements de la vie devenant sourds à tout murmure de l’intuition. Le regard perdu, enlisé par l’empêchement d’être, il reste peu de capacité à aimer.

Rien de cette vie n’est vain. Et pourtant, nous avons peu d’emprise sur ce qui se déroule autour de nous. Notre peur de perdre, et ultimement notre appréhension de la mort, nous fait oublier que la vie nous aura donné beaucoup plus que ce que nous laisserons le jour de notre départ.

La vie est une affaire de cœur, et tant qu’il y aura le battement de l’être, toutes les pensées et toutes les émotions seront propulsées à travers nous. Nous attacher à ces particules d’énergie nous fait perdre la perspective.

À chaque souffle, à chaque ressac, à chaque mouvement du balancier, à chaque cycle des saisons, tout changement permet une nouvelle capacité d’aimer.

Une chanson de Paul Piché – Je lègue à la mer

Les paroles sur https://genius.com/Paul-piche-je-legue-a-la-mer-lyrics

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