Apprivoiser l’éveil

respiration conscience

Tu ne trouveras ici nulle trace, comme ces canards sauvages s’envolant d’une rivière, comme la neige sur la neige. Cela n’a aucune saveur particulière, musique dépourvue de sons, chevauchant le buffle et soufflant dans une flute vide, toutes choses au repos et pourtant si vivantes.

Les poissons frayent, les oiseaux volent, et, ce faisant, ils retournent à la condition normale et originelle. Alors que tu laboures les nuages et traverse toute l’étendue du ciel, sois à ton aise. Les choses et les pensées viennent jouer pour aussitôt s’évanouir. Cesse de t’inquiéter.

Le corps transitoire et dynamique de la réalité n’est autre que le corps des Bouddhas. Ne t’attache ni à ceci ni à cela. Il n’est plus nécessaire de traîner dans le royaume des opposés, de choisir ou de rejeter. Facile, il est facile d’aller et de réaliser.

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Le secret du sceau de l’esprit du Bouddha est ouvert, juste ici et maintenant, devant tes propres yeux. Ne fais rien, sois sans fabrication. Abandonne toute affaire, l’idée d’être quelqu’un d’autre ou de réaliser quelque chose de spécial. Ici, le voyageur, le chemin et la destination ne sont ni deux ni un. Ainsi assis, assis dans l’ainsi, cultive l’intention de te tenir droit et cependant ne la réalise pas. Dans le non-faire, la réponse naturelle à la gravité se fait d’elle-même. Un millimètre d’action et terre et ciel bleu se trouveront séparés, le moindre faire et tu te seras déjà égaré. Laisse-toi prendre par le paisible état. Sois chez toi dans le sans- demeure.

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Voilà ou nous sommes. On ne peut échapper à ce monde. Cette souffrance est nôtre et toute tentative de la fuir ne fait que l’accroître.

Voilà notre liberté même : L’impossibilité d’échapper à NOTRE VRAIE DEMEURE.

Pierre Taigu Turlur dans Apprivoiser l’éveil

Une pièce musicale de Tony Banks – Reveille

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