Aphorismes et contes soufis

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Dans le désastre comme dans l’absence de désastre, demeurer le même.

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Les signes selon lesquels un homme est aimé de la Vérité sont au nombre de trois :

La générosité de l’océan.

L’amitié du soleil.

L’humilité de la terre

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Les fleuves murmurent comme ils coulent.

Quand ils atteignent la côte, leur chant devient silence.

Leurs flux n’affectent pas l’Océan.

Paroles, cris, actions et désirs jaillissent de ce côté du Voile.

De l’autre côté, il n’y a que silence, quiétude, paix.

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Abū Bakr] al-Shiblī [m. 946] raconte :

Un jour, je rendis visite à Nurî. Je le trouvai profondément recueilli, dans un état de pleine concentration, absolument immobile. De son corps, pas un cheveu, pas un cil, pas un poil ne bougeait.

Quand il sortit de cette plongée sans bords, je lui demandai qui lui avait enseigné une si parfaite quiétude. Il me dit : « Je l’ai apprise d’un chat qui guettait une souris. Mais il parvenait à une immobilité bien supérieure à celle que je ne fais qu’approcher.

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Quand Abu al-Fazl Sarakhsi [shaykh d’Abû Saïd ibn Abû al-Khaïr, XIIeme siècle, Khorassan] fut sur le point de mourir, ses disciples lui demandèrent :

– Maître, où désirez-vous être enseveli ?

Aucune réponse du Soufi.

On avança le nom d’un cimetière.

– Sûrement pas, dit le mourant. Là reposent de grands et célèbres hommes et je ne suis pas digne de leur compagnie.

– Où alors ?

– Portez-moi au cimetière de Barstul, où sont enterrés les prostituées, les buveurs et autres êtres de plaisir et de jouissance. Ceux-là sont bien plus près de Sa clémence.

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Ansâri dit que Dieu est sans cesse avec celui qui Le cherche. Il le tient par la main et chacun court avec l’autre à la recherche de soi.

Sayd Bahodine Majrouh dans Rire avec Dieu : Aphorismes et contes soufis

Une pièce musicale de Osmanlı Musikisi – Hasret

2 réflexions sur “Aphorismes et contes soufis

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