Vivre zen avec Hubert Benoit

Le meilleur maître que j’aie eu de ma vie a été un livre, qui pourrait être le meilleur livre zen jamais écrit. (…) Ce n’est pas un livre facile mais c’est la meilleure explication du problème humain que j’aie jamais vue. (…) Il s’agit de La Suprême Doctrine d’Hubert Benoit, un psychiatre français qui s’est trouvé complètement immobilisé pendant des années, à la suite d’un très grave accident. Il ne pouvait rien faire d’autre que de rester allongé. Et comme il se passionnait pour le « problème humain », il a passé ses années de convalescence à le creuser à fond.

« Spasme » est le terme qu’emploie Benoit pour qualifier la crispation émotionnelle que produisent nos tentatives d’autoprotection. Et il appelle « film imaginaire » le bavardage incessant du monologue intérieur. Pour lui, le changement se produit quand on comprend « que ce spasme que j’ai qualifié d’anormal fait partie de la voie qui conduit au satori [éveil]… On peut même avancer que, sous le film imaginaire, on devrait percevoir une profonde sensation de crampe, de poigne paralysante, de froid figeant…. et que c’est sur ce divan dur, immobile et froid, que notre attention devrait rester fixée, comme si l’on s’étendait tranquillement sur un rocher froid mais sympathique, exactement moulé à nos formes ».

Ce que dit Benoit, c’est que lorsqu’on reste tranquillement en compagnie de sa douleur, cette quiétude est « la porte sans porte ». Mais c’est aussi le dernier état qu’on ait envie de connaître car il n’est guère plaisant, et toute notre stratégie nous pousse vers l’agréable. On veut quelqu’un pour nous réconforter, pour nous sauver, pour nous donner la paix. Et c’est dans ce but-là qu’on consacre tant de temps à penser, à planifier, à projeter. Mais on ne peut pas avoir idée de ce qui se passe tant qu’on n’est pas prêt à faire face à tout ce qui est sous-jacent au film imaginaire.

Charlotte Joko-Beck dans Vivre zen

Une pièce musicale de Bassnectar – Journey to the Center

2 réflexions sur “Vivre zen avec Hubert Benoit

  1. Merci pour cet article sur le psychiatre hubert Benoît.
    Il me semble que ces gens là (R. Daumal aussi par ex), s’ils étaient connus à l’échelle de l’importance de leur découverte, seraient les grands Etres à suivre, mais le monde humain s’est perdu depuis fort longtemps et la pure joie d’être avec.

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