Amour et prozac

On ne regrette pas les personnes qu’on a aimées. Ce qu’on regrette, c’est la partie de nous-même qui s’en va avec elle.

*

Il vaut mieux regretter le manque que de finir par regretter la présence. Je préfère la nostalgie à la routine.

*

La vie devrait être comme une éphéméride. Tous les jours, on devrait pouvoir en arracher une page pour en commencer une autre en blanc. Mais la vie est comme une couche géologique. Tout s’accumule, tout compte. Toute chose a une influence. Et l’averse d’aujourd’hui peut annoncer le tremblement de terre de demain.

*

Le monde est plein de vampires. Celui qui mord a été mordu un jour. Celui qui abuse a souffert d’abus. Celui qui frappe a été frappé. Celui qui abuse a été abusé. Le bien et le mal ne surgissent pas du néant, quelqu’un les a fait entrer dans notre tête à coups de marteau.

*

Oublie le sida et les drogues, les bombes nucléaires, les expériences génétiques, la manipulation de l’information par le pouvoir. La véritable menace, la plus présente, c’est la jalousie et le désir, l’extase, l’emportement, le moment où il te faudra renverser les structures sur lesquelles tu avais fondé ton équilibre mental. C’est la passion, la véritable menace, et peu importe à quel point tu crois être quelqu’un de rationnel. Personne n’est à l’abri.

Lucia Etxebarria dans Amour, Prozac et autres curiosités

Une pièce musicale d’Yann Tiersen – Rue des Cascades

Les paroles en français sur https://www.lacoccinelle.net/270946.html

2 réflexions sur “Amour et prozac

Laisser un commentaire