Le Nous

Toute la matière du monde qui nous entoure, la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, les pierres dont sont construites nos maisons, nos propres corps — chaque chose est traversée par toutes les matières qui existent dans l’univers. Il n’est pas besoin d’étudier scientifiquement le soleil pour découvrir la matière du monde solaire : cette matière existe en nous-mêmes, elle est le résultat de la division de nos atomes. De la même façon, nous avons en nous la matière de tous les autres mondes. L’homme est, au sens fort de ce mot, un “univers en miniature”. Toutes les matières dont est constitué l’univers sont en lui. Les mêmes forces, les mêmes lois qui gouvernent la vie de l’univers, agissent en lui. C’est pourquoi, en étudiant l’homme, nous pouvons étudier l’univers entier, exactement de la même façon qu’en étudiant le monde, nous pouvons étudier l’homme.

Mais le seul homme qui puisse vraiment être mis en parallèle avec le monde, est l’homme dans toute l’acception de ce terme, c’est-à-dire l’homme total, chez qui les puissances intérieures ont été complètement développées. Un homme non développé, un homme qui n’est pas encore parvenu au terme de son évolution, ne peut pas être considéré comme une image intégrale ou parfaite de l’univers — il est un monde non fini. (

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L’homme, en lui-même, n’est pas un, il n’est pas « Moi », il est » nous «, ou, pour parler plus rigoureusement, il est « eux ».

Piotr Demianovitch Ouspenski dans Fragments d’un enseignement inconnu

Une pièce musicale de Yavaran Masem interprétée par Joanna Goodale & Caroline Gaus – Sufi chant fron Iran

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