La Roseraie du mystère

Dans chaque atome nichent cent soleils flamboyants ;

du cœur fendu d’une seule goutte d’eau,

émergent cent purs océans ;

de l’examen d’un seul grain de poussière,

surgissent mille Adam ;

dans ses membres, un moucheron est tel un éléphant,

et, dans ses qualités, une goutte de pluie comme le Nil ;

un Univers se cache dans un grain de millet;

le cœur d’un grain d’orge vaut cent moissons,

dans l’aile d’un moucheron se trouve l’océan de la vie

et, dans la pupille de l’œil, un ciel.

Si petit que soit le grain du cœur,

le Seigneur des deux mondes fait Sa demeure.

*

Si le soleil demeurait fixe,

Si son éclat était toujours le même,

Nul ne saurait que les rayons viennent de lui,

Il n’y aurait nulle différence entre le noyau et la coquille,

Sache que le monde entier est un rayon de la lumière de la Réalité.

Cependant, la Réalité en son sein est cachée à la manifestation.

Et Sa lumière ne change ni ne varie.

*

L’année à venir n’existe pas. Nous ne possédons que le petit instant présent.

*

Penser, c’est aller de l’erreur à la Vérité,

Et voir le Tout absolu dans la partie.

*

L’Essence divine est dépourvue du où, du comment, du pourquoi.

Eva de Vitray-Meyerovitch dans La Roseraie du mystère : Suivi du Commentaire de Lahîjî

Une pièce musicale de Steve Hackett – Horizons