L’agitation et la fuite

 

On parle beaucoup du bonheur, de l’importance de le chercher. Pendant notre quête, on en arrive à lui attribuer des formes, des traits et nous y insérons nos désirs.

C’est écrit en nous, on nous a appris à chercher ce que nous avons perdu ou ce que nous désirons, et cette recherche mobilise toute notre attention, amène beaucoup d’agitation, des tentatives de toutes sortes, des essais et des erreurs, soulevant des questions, et malheureusement, peu d’états de paix durable.

Au fil des ans, j’ai constaté l’effet de certains principes sur notre vie, et j’aimerais vous parler de trois. d’entre eux.

D’une part, la distance de la fuite. Ce concept provient de l’étude des animaux. Ici la distance désigne l’espace protecteur que l’animal a besoin de préserver en prenant en considération que sa défense est la vitesse de sa course. Pour nous les humains, cette distance relative prend la forme d’une bulle. Lors de nos rencontres avec l’autre, il faut minimalement s’arrêter, réduire ses défenses et ses peurs et accepter le contact. Le principe de la distance de la fuite nous amène à garder une distance qui devient la portée de notre bulle.

Il y a aussi le principe des couples opposés qui est omniprésent autour de nous, à tous les niveaux, et qui apporte une perspective pour appréhender l’équilibre entre les contraires autour de nous. Rechercher le bonheur va nous amener à vivre des souffrances. Chercher la vérité va nous amener à mesurer notre ignorance. Vouloir aimer l’autre en tentant de le posséder fera en sorte que nous allons le quitter en le haïssant. Le principe des couples opposé nous permet de passer à l’action, tout en instaurant son caractère éphémère en fonction des forces en équilibre.

Enfin, il y a le principe de l’impermanence. Tout est changement, tout passe. Apprendre à lâcher prise et à changer de perspective, permet de composer avec les nouvelles découvertes et d’éviter de s’enliser dans des états qui ne sont plus adaptés à notre évolution.

Ce changement de perspective ne fait pas disparaître les moments de malheur ou de bonheur. Il permet seulement de mesurer la distance qu’il nous faut réellement pour vivre pleinement, de composer avec les opposés que nous portons sans y accoler les artifices et de voir l’impermanence de nos paradis artificiels.

Ce n’est pas le bonheur ou le malheur qui amène des difficultés, mais le mouvement de nos pensées qui deviennent envahissantes et omniprésentes et qui assaillent notre attention pour l’emmurer dans le corps. Les gens résilients peuvent en témoigner.

Cette agitation de l’esprit fait en sorte que toute l’importance est mise sur le mouvement des vagues au lieu de percevoir la fluidité et la beauté de la mer. Il ne s’agit pas de faire disparaître les vagues, bien au contraire, d’ailleurs c’est tellement agréable, mais juste d’en ressentir l’énergie illimitée et l’interdépendance qui en découle.

Le principe de l’acceptation inconditionnelle permet juste de vivre pleinement, sans attente de durée et sans maintenir une distance de fuite trop grande quand le bonheur se présente.

 

Une chanson interprétée par Jane Birkin – Fuir le bonheur

Les paroles de https://www.paroles.net/jane-birkin/paroles-fuir-le-bonheur-de-peur-qu-il-ne-se-sauve

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4 réflexions sur “L’agitation et la fuite

  1. Merci pour cette analyse, un très très bon schéma pour illustrer les principes qui sous-tendent notre relation au bonheur. Cela permet une prise de hauteur bienvenue pour apprendre à vivre en meilleure cohérence avec soi-même et avec les autres, merci encore.

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