Les femmes mystiques

Mâ Ananda Moyî

Quelques notes très sobres recueil­lies par une amie évoquent l’effet que produisit en elle l’expérience quali­fiée de « naissance » véritable : « Quelques jours après la rencontre de son Guru, nageant au milieu du Gange, elle s’arrête tout à coup, se laissant porter par le courant et là se produit la Merveille ! ce fut sa « vraie naissance ». Péniblement sortie du Gange, elle va errer quinze jours dans la forêt [de Hardwar ; Haradvara, « la porte de Shiva »] sans faim ni soif ni fatigue, ivre de paix, de douceur, oubliant tout, se cachant dans les buissons sous les regards émerveillés des sâdhus et des pèlerins.» Elle se trouva ainsi projetée d’emblée à un niveau d’expérience d’une très haute intensité ; son maître lui fit cependant refaire une à une les étapes de cette aventure intérieure, afin de la rendre capable de transmettre à son tour ce qui lui avait été donné. Dès lors, son seul but fut à la fois de vivre l’aven­ture de l’intériorité jusqu’à sa pléni­tude, et d’en transmettre la vie pro­fonde et universelle.

*

Toutes les femmes de ce Dictionnaire en témoignent: la mystique est un cheminement intérieur et extérieur tout à la fois, une voie de l’être en quête de transformation, qui est appelé à la présence infinie. Elle aide à poser un regard renouvelé sur le monde, prêt à être transfiguré à chaque instant. Elle apprend à voir, non plus à croire ou à savoir. Elle ouvre à une dimension nouvelle, le réel, où se découvrent l’humanité de Dieu et la divinité de l’homme.

*

« Si vous êtes déprimé, triste, disait-elle, touchez un arbre, il vous transmettra son énergie. »

Mère Gabrielle, moniale orthodoxe et «  »itinérante de Dieu ».

Audrey Fella dans Les femmes mystiques : Histoire et dictionnaire

Une pièce musicale de Hildegard von Bingen – O Virtus Sapientiae

Laisser un commentaire