La force de la bienveillance

Ricard et Dali lama

Dans la bulle de l’ego, la moindre contrariété prend des proportions démesurées. L’étroitesse de notre monde intérieur fait qu’en rebondissant sans cesse sur les parois de cette bulle, nos états d’esprit et nos émotions s’amplifient de manière disproportionnée et envahissante. La moindre joie devient euphorie, le succès nourrit la vanité, l’affection se fige en attachement, l’échec nous plonge dans la dépression, le déplaisir nous irrite et nous rend agressifs. Nous manquons des ressources intérieures nécessaires pour gérer les hauts et les bas de l’existence. Ce monde de l’ego est comme un petit verre d’eau : quelques pincées de sel suffisent à le rendre imbuvable. A l’inverse, celui qui a fait éclater la bulle de l’ego est comparable à un grand lac : une poignée de sel ne change rien à sa saveur.

*

Nous sommes tous un mélange de qualités et de défauts, d’ombre et de lumière. Sous l’emprise d’une paresse malveillante, il est sans doute plus facile de renoncer à devenir meilleur que de reconnaître l’existence de la bonté humaine et de faire des efforts pour la cultiver. C’est pourquoi, quand on est témoin de cette beauté, mieux vaut s’en inspirer que la dénigrer et faire de son mieux pour lui donner une plus grande place dans notre existence

*

Admettre l’idée que l’altruisme et la bonté font partie de la nature humaine est aussi un encouragement à exprimer pleinement ce potentiel dans nos pensées et dans nos actes.

Matthieu Ricard dans Plaidoyer pour l’altruisme : La force de la bienveillance

Une pièce musicale de JAULA RELAIMA – Simpal Kharel

2 réflexions sur “La force de la bienveillance

Laisser un commentaire