L’apprenti sage II

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La folie, c’est une espace de frontière.

Un lieu de limite à ne pas dépasser, donc à dépasser.

Pour choisir la sagesse, il faut connaître la folie.

Absolument.

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Il arrive qu’un mot qu’on a dit de travers ou sans penser ait une influence dans la vie de quelqu’un qui attendait ce mot pour penser différemment. Il faut faire confiance aux mots et les laisser aller, ne pas essayer de refaire les choses qu’on a faites. Il faut laisser les chansons aller, leur donner la permission de tout faire, de tout être et de ne plus s’en mêler ; elles vont faire des merveilles, des heureux, rarement des malheureux.

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Aujourd’hui, un poète, cela sert à nommer des gens et des lieux sur la terre et cela devrait servir à avertir l’humanité des bêtises qu’elle est en train de faire sur son bateau, parce que nous sommes prisonniers d’un bateau qui s’en va dans l’espace et nous sommes là pour un moment dans l’univers. Et ce vaisseau prend l’eau par un trou dans la couche d’ozone, par les gaz à effets de serre, par la déforestation, par la terre qui ne peut plus retenir la pluie, parce qu’elle n’a plus les racines qu’il faut. La terre fait eau de partout. Ce vaisseau, c’est le nôtre, mais surtout celui de nos enfants, et, si on a des enfants et si on nous affuble du chapeau de poète, il me semble que ce qu’on a à faire avec ça, c’est d’avertir nos enfants de ce qu’ils sont en train de faire avec nous de cette terre, à leur vaisseau. Qu’ils n’ont que ce vaisseau et qu’il faut protéger le navire pour que l’humanité puisse continuer.

Gilles Vigneault dans L’apprenti sage II : Les paroles s’envolent

Une pièce musicale Les gens de mon pays de Gilles Vigneault, par l’Orchestre Métropolitain et Yannick Nézet-Séguin

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