Les traversées du couple

image-baiser

Le couple est le lieu du travail de l’amour dans le sens d’une Terre qui est labourée. Cette Terre que l’amour travaille, c’est nous, nos cœurs,

nos esprits, notre corps. Mais la première chose qu’on oublie est que l’amour est un sentiment qui appartient au domaine du Vivant. Donc il connaît une naissance et une mort, un parcours. On voudrait que l’amour avec un petit « a » soit l’amour avec un grand « A » qui dure toujours. Nous acceptons mal que nos amours naissent et meurent. Nous perdons de vue le grand Amour qui continue sans relâche son travail par nous et à travers nous…

*

Dans l’union profonde, on a peur de perdre son identité. Le couple devient une menace profonde à l’identité personnelle. La personne avec qui je vis, que j’aime et que je dis aimer, est aussi la personne qui me menace le plus au niveau de mon identité personnelle, de mon « je ». Il est donc possible que ce soit aussi la personne que je haïsse le plus au monde. Les senti­ments négatifs naissent chaque fois que je n’ai pas le courage de respecter mes besoins d’autonomie, chaque fois que je n’ai pas le courage de dire « non » à l’autre. Le « non » est très difficile à prononcer et à recevoir dans le couple…

*

Il faut d’abord dire que nous avons très peu de modèles de gens qui restent ensemble par amour, je veux dire qui restent ensemble longtemps. Roméo et Juliette sont morts très jeunes par le suicide et du côté de Tristan et Yseult, ce n’est guère mieux.

*

La première règle serait de dire chacun peut pren­dre une pause d’une heure ou deux, d’une journée ou d’une semaine pour exercer son autonomie. C’est diffi­cile dans un couple ces choses-là. Pourtant il me sem­ble que cela devrait être dans le contrat de base sinon il y a trop de fusion.

Annick de Souzenelle dans Être à deux ou Les traversées du couple

Une pièce musicale de Richard Wagner – Tristan und Isolde, Prelude

Laisser un commentaire