S’être

ImAGEMatin champs de fleurs

Elle était couchée sur l’herbe, et lui, il se sentait bien heureux d’être si près d’elle.

Puis, avec sa douce voix, elle lui a demandé de regarder le passage des nuages dans le ciel. Elle lui montra alors les différentes formes qu’elle voyait et imaginait un dragon qui lentement s’est transformé en un oiseau et enfin en une croisée de chemin. Elle lui a dit qu’elle se sentait comme ces nuages, sans forme fixe.

En silence, elle se tourna et regarda son ami dans les yeux quelques instants.

Il se rappelle lui avoir dit que lui aussi avait ce sentiment que rien ne se fixe à jamais. Que cet instant qu’ils vivaient ensemble n’arrive que lorsqu’il se présente, qu’il peut y avoir d’autres instants qui semblent pareils, mais rien ne peut se créer à nouveau de la même façon, et c’est ce qui est merveilleux. La magie est en ce moment furtif.

Il lui raconta qu’à toutes les fois qu’il réalise un rêve, un projet, une épreuve, un moment magique, il vivait la satisfaction.  Bien sûr, il y a eu les efforts, oui cela entraînait souvent de la fatigue, mais le but était atteint. Et lentement s’effaçait la satisfaction et surgissait le désir de relever un autre défi, de faire une autre découverte. Ce mouvement de vague l’animait. Chaque fois qu’il tentait de refaire le même trajet ou le même projet, il mesurait la perte d’intérêt, la perte d’intensité. Pour lui aussi, le moi changeait constamment comme les nuages et il avait besoin de traverser de nouveaux horizons.

Elle s’était alors collée contre lui. En effet, en partage, ils venaient tous les deux de mesurer l’importance d’être là, ensemble.

Une pièce musicale de Beethoven – 6e Symphonie – Pastoral

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