Les versants du silence

Parallèlement, d’autres Occidentaux, déçus par un christianisme aux perspectives métaphysiques de plus en plus étriquées, se tournent vers l’Orient pour y trouver d’authentiques maîtres, saints, et sages, capables de les guider sur le chemin de la liberté intérieure, alors que bien peu d’instructeurs chrétiens ont eux-mêmes atteint l’accomplissement et la plénitude impliquant la destruction de l’ego, la mort du Vieil Homme, la naissance de l’Homme Nouveau, la plupart étant encore asservis au doute, aux angoisses, aux réactions et aux conflits émotionnels.

Tel qu’il est le plus couramment divulgué, le christianisme ne propose plus qu’un étalage de dogmes et de principes moraux à suivre aveuglément, et non l’accès à ce Royaume des Cieux qui est « au-dedans de nous ». Il ne reste qu’un paysage de mythes en ruine et de vestiges théologiques, un archaïque bazar de bondieuseries et de catéchismes primaires.

Après des années de « sadhana », sous la conduite d’un guide qualifié – védantique, bouddhiste, soufi, etc. – ces Occidentaux ont quelquefois redécouvert le christianisme sous un tout autre éclairage. Il faut bien sûr écarter d’emblée les pseudo-révélations délirantes selon lesquelles, par exemple, Jésus aurait passé les vingt années obscures de sa vie en Inde ou au Tibet (les premières lamaseries ne remontent qu’au VIIe ou VIIIe siècle de notre ère), ainsi que les divagations sur les connaissances et les pouvoirs surnaturels yogiques du Christ.

Patrick Ravignant dans Les versants du silence

Une pièce musicale de Ólafur Arnalds – Only The Winds

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