Le kinomichi

La pratique du bokken oblige à travailler l’expansion, des pieds aux mains, et la répétition du mouvement favorise la recherche du geste juste. Pratique à deux, elle offre la possibilité d’augmenter la confiance en soi.

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Le jo, par sa pratique, permet de mesurer l’amplitude de mouvement, d’avoir encore plus de disponibilité à la sensation de l’espace, du rythme et de la spirale, grâce à la poussée du pied qui se prolonge au-delà du jo. Pratiqué à deux, nous retrouvons toutes les techniques du kinomichi. La question de la distance avec le partenaire est plus importante, mais les principes restent les mêmes : développer l’énergie, rechercher l’harmonie dans le contact, affiner les sensations, travailler les directions.

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Le parti pris de non-violence, de non-opposition inhérent au kinomichi, la recherche du contact harmonieux dans les différentes formes d’approche, place la relation entre les partenaires dans une interdépendance relative que facilitent ou compliquent les limites physiques dues à la souplesse articulaire de chacun.

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La même technique, pratiquée avec un jo ou un bokken ne permet pas une telle adaptation aux possibilités physiques du partenaire. L’absence de contact physique direct, la distance plus grande entre les partenaires, modifie l’espace de la relation. Ressentir les tensions, les rigidités, les craintes du partenaire, en passant, non plus par un contact kinesthésique direct, mais par l’intermédiaire « outil » en bois dur et rigide, demande une expérience de plusieurs années de pratique.

Bernard Hévin dans Le kinomichi

Une pièce musicale de Zoku: Japanese Drum by Kodo

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