L’Art de rêver

Pour nos ancêtres, percevoir un monde d’objets solides pénétrés de valeur soit positive, soit négative, avait résulté d’une nécessité absolue de survie, dit Don Juan. Après une éternité d’usage d’une perception ainsi conditionnée, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de croire que le monde est fait d’objets.

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Je prétends que c’est en premier lieu un monde d’énergie; ensuite c’est un monde d’objets. Si nous ne partons pas avec la prémisse que c’est un monde d’énergie, jamais nous ne serons capables de percevoir directement l’énergie. Nous serons toujours bloqués par la certitude physique qui est celle que tu viens de toucher du doigt: la dureté des objets.

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Tout est énergie. L’univers tout entier est énergie. Le fondement social de notre perception devrait être la certitude physique qu’il n’y a en tout et pour tout que de l’énergie. Un puissant effort devrait être accompli pour nous conduire à percevoir l’énergie en tant qu’énergie.

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Ils déclarèrent que l’essence de l’univers ressemble à des fils incandescents parcourant l’infinité dans toutes les directions imaginables, des filaments lumineux qui ont conscience de leur existence de manière inconcevable pour la pensée humaine.

Carlos Castaneda dans L’Art de rêver. Les Quatre Portes de la perception de l’univers

Une pièce musicale de Leo Rojas – El Condor Pasa

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