Expérience zen

La notion de karma est régulièrement assimilée à une loi de relation de cause à effet. La traduction littérale de karma est « action ».

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Accepter ce qui nous arrive ou ce que nous sommes revient à adopter une attitude responsable vis-à-vis du karma et non une attitude passive, voire plaintive. Il faut bien comprendre qu’un mauvais karma n’est pas équilibré par une bonne conduite. Il n’y a pas de phénomène de compensation. Chaque acte produit des fruits et ceux-ci doivent arriver à maturité quoi que l’on fasse. On peut donc avoir une conduite exemplaire aujourd’hui du point de vue de l’éthique (Sîlâ), mais cette conduite n’éliminera pas la mauvaise conduite passée. Le repentir n’est pas efficace pour éliminer les conséquences de nos mauvais actes.

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Les makyô, dans le zen, sont des sortes de fantasmagories qui s’élèvent dans la conscience durant la pratique (zazen). Les makyô ne sont pas inutiles et, en général, sont le signe d’une grande concentration, mais ils ne sont pas une véritable expérience zen (dans le sens de kenshô), et il convient de ne pas les prendre pour telle.

Les makyô sont des expériences sensorielles, éventuellement visionnaires, qui surviennent dans certains épisodes de samâdhi profond ou lors de phases mystiques aiguës.

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(De fait), pour le Zen l’éveil est en quelque sorte contenu dans la pratique.

En fait, la méthode subitiste du Zen consiste à « chevaucher le buffle ».

Le buffle désigne traditionnellement notre vraie nature. Un jour, un moine demanda en substance à son maître : « Qu’est-ce-que la pratique du Zen? » Le maître répondit : « C’est comme chercher le buffle sur lequel on est assis ». En d’autres termes, chercher le buffle est la pratique du Zen.

La réponse du maître semble indiquer que la recherche du buffle est superflue, puisque nous chevauchons le buffle en permanence.

Dumè Antoni dans Expérience zen

Une pièce musicale de Eric Aron – Sattva

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