Vacuité

Notre civilisation moderne base ses connaissances sur des découvertes matérielles. Tandis que les sagesses anciennes, comme le bouddhisme, basent leurs connaissances sur la pratique et l’observation intérieure.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces deux approches sont compatibles et un pont pourrait être envisagé entre les deux.

Aujourd’hui, même si les notions de « conscience » et « d’âme » sont difficiles à appréhender par l’observation scientifique, elles le sont moins par la pratique de la méditation et l’entraînement de l’esprit.

Elles sont bien comprises et finement définies par le bouddhisme depuis des siècles. Ici, Thich Nhat Hanh, un maître réputé en Europe, aborde un concept fondateur et souvent mal interprété…

La vacuité.

Une réflexion sur “Vacuité

  1. Oui, c’est un fait. Il n’y a rien qui ne soit pas dépendant d’autre chose. Mais dans cette même humilité, cette idée qu’il n’y a pas ceci ou cela, mais que cela est (l’univers), j’irai un peu plus loin en m’empêchant de dire cette affirmation osée: « Il n’y a pas de chef ». Cette idée bouddhiste de non créateur initial ne colle pas tout à fait à une interconnexion continue, laquelle à besoin de fusion. Qu’elle soit inerte ou vivante, l’existence nécessite cette énergie fusionnelle. On l’appelle Dieu. étymologiquement qui unit.
    Mon père et ma mère n’existent pas – en termes bouddhiques -mais ont eu cette volonté de se perpétuer à travers moi. Par extension, il est plus naturel de parler de volonté d’être de la nature, que de sa pure vacuité. L’erreur bouddhique est de nier un chef d’orchestre plutôt que dire « On ne sait pas ». En ce sens, elle porte un pari tout aussi risqué que d’imaginer un être supérieur qui aurait pu être le porteur de cette volonté.

    Le soufisme islamique ressemble trait pour trait au bouddhisme, mais postule un chef, orchestrateur du moindre électron autour du noyau: Allah. Cette idée colle mieux, me semble-t-il, non seulement avec un hasard apparent qui est nécessité, mais aussi avec une âme séparée (la nôtre) qui est en fait une parcelle de cette unité divine, au delà de notre entendement.

    Il est assez orgueilleux – ou défaitiste- de dire qu’un chef n’existe pas. Je préfère pour ma part dire qu’ à l’origine de la chaîne causes-conséquences, il y a probablement une entité décideuse, créatrice et destructrice, unificatrice et séparatrice, tout comme le dit Abd-el Kader, – béni soit son nom – le grand saint soufi:

     » Tu es le Seigneur et le serviteur, la proximité et l’éloignement, tu es l’Un et le multiple, le Sublime et l’infime, le Riche et l’indigent, l’adorateur et l’Adoré, le contemplant et le Contemplé. En toi se conjoignent les contraires et les opposés. Car tu es l’Apparent et le Caché, le voyageur et le sédentaire, Celui qui sème et celui qui cultive. Tu es celui qui se joue, qui ruse et qui trompe. Tu es la Réalité suprême et je suis la Réalité suprême. Tu es créature et je suis créature. Tu es ni ceci, ni cela et je ne suis ni ceci ni cela » (Abd-el Kader Livre des Haltes)

    J’ai pris refuge dans le bouddhisme en 1992 par Kalou Rimpotché (Toulkou) . Mais avec les années, je dois dire que le soufisme m’attire par cette humilité naturelle, cette idée de Dieu comme maître absolu de la vacuité et de la plénitude. C’est le vrai sens de la soumission islamique. La non violence absolue chez les soufis est aussi ce sentiment de respect de tout vivant, de toutes différences, qui sont autant de manifestations de Dieu.

    Nous ne pouvons logiquement écarter un chef de la Nature qui est forcément née. La science n’a pas pour l’instant d’autres preuves que le germe initial. Même Stephen Hawking athée, est obligé de le reconnaître

    « Tant que l’univers à eu un commencement, nous pouvons supposer qu’il a eu un créateur »

    L’émancipation bouddhiste d’un créateur universel est une espèce de divinisation du hasard, à laquelle mon for intérieur m’empêche d’adhérer. C’est un avis personnel, je l’avoue.
    Mais comment la vie humaine, particule de poussière sur d’autres particules infinies en mouvement infini, pourrait être là sans principe créateur?

    « Dieu m’a dit: « Sais-tu qui tu es? » je répondis: « Oui, je suis le néant manifesté par Ta manifestation; je suis la ténèbre qu’illumine Ta lumière » (Abd-el Kader)

    La « réforme bouddhique » entamée par le Dalaï Lama – paix sur lui – ose cette humilité de ne plus écarter la possibilité d’un créateur. Cela change tout. Ou rien. a nous de voir. A nous de croire.

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