Le pressentiment du réel est une brillante danse, quelque chose comme un écho de lumière qui se donne à goûter, à entendre, qui se sécrète presque involontairement.
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Dans l’univers, tout semble avoir été envisagé pour un bal éternel, une perspective sacrale d’où vivants et défunts se racontent des accomplissements et le mystère des choses mille fois millénaires.
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Nous sommes immergés dans des trompe-l’œil, le monde terrestre est signé par l’injustice, la violence, l’orgueil.
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Nous sommes des constructeurs d’absurdités, des bâtisseurs d’imaginaires, de fictions et de fables auxquelles nous croyons dur comme fer.
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Parfois, au sein même de l’absurde : une page blanche, puis une grâce, un espoir, une obscure clarté, un sursaut de l’enfance perdue.
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Et, ce qu’il y a de plus aérien et pétillant en soi n’essuie aucun reproche.
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En dehors de la chair et de ses convoitises, il y a ceux qui ont pris conscience du miracle d’avoir une part du ciel en eux, ils sont ceux qui, aux cimes des montagnes de l’esprit, continuent à vivre à contre-courant, à jouer tels des gamins qui portent en eux tant de rires.
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Ils s’amusent à reconquérir un rayon de soleil en eux-mêmes, ils jouent à se leurrer.
Sophia Sherine Hutt dans Et un pur esprit passa…
Une pièce musicale de André Gagnon – Un piano sur la mer