Seule dans l’obscurité de sa chambre, elle se réveilla soudainement par le sifflement du vent en rafale dehors. Elle regarda l’obscurité tout en sentant lentement la crainte s’installer dans son ventre. Puis, un bruit sourd et fort résonna. « Je n’aime pas cela », se lamenta-t-elle en se cachant sous ses couvertures.

Tandis qu’elle s’endormit peu à peu dans cette posture de protection et tendue, son esprit était toujours agité et fomentait de sombres pensées.

Au réveil, elle constata que le silence était revenu, elle s’étira et se leva péniblement, son corps engourdi par un sommeil agité.

Afin de mieux comprendre la source du problème qu’elle avait vécu au milieu de la nuit, elle s’approcha de la fenêtre afin de s’informer de la température et d’évaluer la justesse de son intention de sortir pour mieux comprendre ce qui était réellement arrivé.

Surprise devant la beauté qui s’offrait à ses yeux, son visage s’illumina. Un grand tapis de neige recouvrait tout le terrain et la clarté était d’une pure blancheur. Sous la fenêtre, un amas de neige provenant certainement du toit incliné. Maintenant, elle comprenait la provenance du bruit sourd et fort qu’elle avait entendue. Ce qui fut une source de préoccupation occupant une partie de la nuit n’était pas le danger qu’elle avait appréhendé, mais bien le produit de son imagination.

L’entraînement de l’esprit consiste à nous sonder, à nous écouter afin de mieux comprendre à quoi nous réagissons, et à éviter de maintenir des peurs qui reposent sur des chimères. Nous n’avons pas besoin de lutter contre soi ou contre nos peurs. Il nous faut juste avoir le courage de les regarder en face, ainsi beaucoup s’évanouiront d’elles-mêmes, car elles se retrouvent privées de la seule emprise qu’elles avaient sur nous, à savoir notre incompréhension.

Une pièce musicale de André Gagnon – Neiges

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