La vie selon le Tao

La diversité et les transformations de tout ce qui existe dans l’univers ressemblent à un essaim d’abeilles sortant du nid. L’attachement au vide côtoie le besoin du plein, le goût de l’exagération voisine avec celui de la sincérité, l’action lente et minutieuse existe conjointement avec l’activité fébrile qui survole. Aussi l’univers n’est-il unifiable que par un souverain sage.

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Respectez l’esprit des rites et non la lettre, la réalité et non les belles apparences. Si vous pratiquez vraiment la vertu, vous pouvez emprunter n’importe quelle voie. C’est pourquoi le sage, devant l’aspect séduisant de quelqu’un, n’omet jamais de scruter sa vraie nature.

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Quel est au fond le sens des rites chez l’homme de bien ? demanda Gongmen Zigao à Zhuansun Zimo.

-Leur but est d’éliminer trois choses : l’inflexibilité extérieure, le sentiment d’être supérieur aux autres et la prétention d’avoir toujours raison.

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« Pourquoi change-t-on souvent les lois d’un pays ? demande Wu Wang à Jiang Ziya.

-Parce que les dirigeants ne les respectent pas eux-mêmes et prennent pour lois ce qui leur convient. Du coup, ces lois une fois promulguées produisant des désordres, il faut bien en créer d’autres et voilà pourquoi on en change souvent.

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Fréquenter les gens bien, […] c’est comme entrer dans une pièce pleine d’iris et d’orchidées. Au bout d’un moment, on ne sent plus leur parfum, car on a fusionné avec. S’accointer avec des gens mauvais, c’est comme pénétrer dans une poissonnerie. Après un certain temps, on n’en perçoit plus la puanteur, car on a fusionné avec. C’est pour la même raison que la terre qui contient du cinabre devient rouge, et celle qui renferme du charbon devient noire. L’homme de qualité doit donc faire attention à son environnement.

Yiqing Liu dans Propos et anecdotes de la vie selon le Tao

Une pièce musicale de Eric Aron – Dao

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