À toi

La question n’est pas de savoir qui a raison. Il se trouve simplement que chacun voit midi à sa porte. Arrête de vouloir être quelque chose de spécial, sois simplement ce que tu es. Arrête de tirer à vue et contente-toi de t’asseoir !

Tout commence quand nous disons « je ». Tout ce qui suit est illusion.

Tout le monde s’imagine que son ego est quelque chose d’immuable, une sorte de point fixe autour duquel tout tourne. Il y avait jadis un homme qui disait : ‘Regardez, tout le monde meurt sauf moi !’. Maintenant, il y a belle lurette qu’il est mort.

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Il y avait jadis 500 singes au service de 500 saints bouddhistes. Un jour les singes décidèrent d’imiter tout ce que faisaient les saints, et ils firent donc zazen en copiant les saints avec leurs yeux, leur nez, leur bouche et leur corps tout entier. C’est ainsi, est-il dit, que mille saints pratiquèrent zazen et réalisèrent le satori. C’est pour cette raison que je veux préserver, quand bien même ce ne serait qu’à travers l’imitation, la graine de zazen.

Quand tu pratiques zazen, il faut que ce soit ici et maintenant, et que ça te concerne. Ne laisse pas le zen devenir une rumeur qui n’a rien à voir avec toi.

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Si tu n’y prends garde, tu vas passer ta vie entière à ne rien faire d’autre qu’attendre le jour où tes espoirs de personne ordinaire seront enfin réalisés.

Kodo Sawaki dans À toi

Une pièce musicale de Peter Gabriel – Shock The Monkey

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