De l’Amour

Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres.

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C’est cela le plus grand vertige… de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte.

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Tout ce dont je vis aujourd’hui, j’en ai eu l’intuition enfant : le fait de savoir que chacune de nos existences est un rendez-vous ; qu’on peut le rater ou le célébrer. J’avais cette sensation que le monde m’était confié, et ce n’était pas de la mégalomanie, mais, bien au contraire, de l’humilité. Je pressentais que chacun d’entre nous a, à son échelle, la charge du monde. Par mon désordre, j’entraîne le désordre autour de moi.

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Si, au contraire, j’entre dans l’ordonnance intérieure de l’amour, je rayonne. Et d’un seul être peut partir un tel rayonnement, qu’il répare une famille, un village, une entreprise… Des expériences comme ça, j’en vois tous les jours. Je n’invente rien.

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Il n’est que l’expérience menée à terme qui libère. Nous sommes poursuivis toute une vie par tout ce que nous n’avons pas osé vivre en entièreté. Toute énergie – quand elle est réveillée – veut voir son fruit mûr avant de se dissiper.

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Ne jamais oublier d’aimer exagérément : c’est la seule bonne mesure.

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Notre devoir le plus impérieux est peut-être de ne jamais lâcher le fil de la Merveille. Grâce à lui, je sortirai vivante du plus sombre des labyrinthes.

Christiane Singer dans Derniers fragments d’un long voyage

Une pièce musicale de Ludovico Einaudi – Oltremare

Une réflexion sur “De l’Amour

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