Carnets d’un moine errant

Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des idées et ceux qui les mettent en action ! En transformant notre propre esprit et notre vision du monde, peu à peu nous pouvons activement contribuer a changer nos priorités et transformer nos cultures. Bien des changements majeurs qui se sont produits dans les sociétés paraissaient improbables à première vue.  »Satyagraha », le principe qui inspira la résistante non violente instaurée par Gandhi, signifie  »la force de la vérité ». C’est elle qui agit et déplace des montagnes.

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Toutes les joies et les souffrances que peuvent provoquer la louange et le blâme sont passagères. Ne vous laissez pas envahir par la fierté quand vous êtes l’objet de compliments. Dites-vous que ce sont des paroles entendues dans un rêve ou, tout simplement, le produit de votre imagination. Considérez que ce n’est pas votre personne que l’on vante, mais les qualités que vous avez développées grâce à la pratique spirituelle. En vérité, les seuls êtres qui soient réellement dignes d’éloges sont ceux qui ont atteint la libération.

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De même que l’éclat du soleil illumine le ciel clair de l’automne, la vacuité lumineuse, l’authentique nature de l’esprit me fut dévoilée.

En ce mode d’être vide comme l’espace, où centre et pourtour sont abolis, tous les phénomènes, formes et sons, sont présents dans leur spontanéité première, aussi éclatants que le soleil et la lune, les planètes et les étoiles.

L’esprit et les phénomènes se mêlent indissociablement en une saveur unique.

Ami ou ennemi, or ou pierre, cette vie ou la prochaine, l’esprit et le ciel : toutes différences sont maintenant annihilées.

À l’issue de cette expérience, je me sentais prêt à prendre place parmi les « yogis dont l’esprit est semblable au ciel ».

Matthieu Ricard dans Carnets d’un moine errant

Une pièce musicale de Phool Ko Thunga – Nepali Dhun | Bansuri Flute | Stephanie Bosch

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