Psychologie et Alchimie

L’inconscient est toujours le cheveu sur la soupe, le défaut craintivement caché de la perfection, le démenti pénible de toutes les prétentions idéalistes, le reliquat terrestre qui adhère à notre nature humaine et trouble douloureusement la clarté du cristal à laquelle nous aspirons.

Pour son accomplissement, la vie n’a pas besoin de perfection mais de plénitude. Celle-ci inclut l’écharde dans la chair « , l’expérience douloureuse de l’imperfection sans laquelle il n’y a ni progression, ni ascension.

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Le mystère de la coupe est aussi le mystère de la corne, qui, à son tour, est l’essence de la licorne, symbole de force, de santé et de vie. Les alchimistes attribuent les mêmes propriétés à leur pierre qu’ils nomment « escarboucle » (carbunculus). Selon la légende, cette pierre se trouve sous la corne de la licorne, comme le rapport Wolfran von Eschenbach :

Il est un animal qu’on nomme monicirus. Il a le don merveilleux de reconnaître les pucelles qui sont demeurées pures et il s’endort sur leur giron. Nous nous procurâmes le cœur de cet animal, et le posâmes sur la plaie du roi. Nous prîmes au même animal, sur l’os du front, la pierre d’escarboucle qui croît sur sa corne.

La corne, en tant que signe de vigueur et de force, a un caractère masculin ; mais elle est en même temps une coupe qui, en tant que contenant, est féminine. C’est ainsi un « symbole unificateur » qui exprime la polarité de l’archétype.

Carl Gustav Jung dans Psychologie et Alchimie

Une pièce musicale de Erik Satie – Gnossienne No.6

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