En pensant à elle

Elle vient de partir, décédée et une pensée pour elle, dont nos souvenirs remontent à l’enfance.  Merci Francis Cabrel

http://www.youtube.com/watch?v=U8h0rvmdYEc

Tous les soirs, la même fille attend

Sur le même square, le même banc

Comme une madone oubliée, les jambes croisées

Elle voyage au milieu des maisons

Dans la nuit bleue des télévisions
Comme les fantômes légers, les voiles de fumée

On dit qu’elle a des chambres en ville

On dit qu’elle dort sur le côté

Qu’elle est plutôt d’humeur facile

Qu’on ne la dérange jamais

Qu’il y a des tas de chats qui dorment

En travers sur ses oreillers

Au milieu du parfum des hommes

Et même si tout ça c’était vrai

Au milieu des feuilles et des brindilles

Elle fait son show sur talons aiguilles

Elle joue son cinéma muet

Elle tend ses filets

Et sur les allées du square s’imprime

Le pas de ses futures victimes

Qui viendront s’incendier le cœur

Aux étranges lueurs

On dit qu’elle est l’amie fidèle

De ceux qui n’osent pas parler

Qu’elle connaît le chant des sirènes

Qu’elle peut aussi le murmurer

Qu’il y a des tas de gens qui l’aiment

Et qui ne lui sourient jamais

Que ce ne sont jamais les mêmes

Et même si tout ça c’était vrai

Quels que soient les murs qui te protègent

Un soir tu te prendras à  son piège

Le soir où tu seras devenu

Une ombre de plus

Car tous les soirs, la même fille attend

Sur le même square et sur le même banc

Comme une madone oubliée

Les jambes croisées