Chacun sa quête

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Il m’arrive d’entendre des personnes critiquer la personne qui fait la quête dans la rue en demandant quelques sous. Vous savez, cette personne qui est là tous les jours, reproduisant la même scène. Le quêteux est à son poste et des passants eux avec ce sentiment de dérangement.

Il n’y a pas de sots métiers pour la personne qui refuse de critiquer les autres. Des entrepreneurs, des avocats, des médecins, des ouvriers, des prédicateurs et j’en passe, dont moi, diront que chacun doit assumer sa vie, qu’il est possible de faire quelque chose d’important de notre vie sans nécessairement dépendre du don d’un autre.

Pourtant, avec juste un petit recul pour élargir la perspective, avec une attitude bienveillante, ouverte, nous pouvons percevoir une autre réalité.

Qui d’entre nous n’a jamais fait une quête, et même une requête? Combien d’entre nous n’avons jamais eu le comportement de quêter notre affection ou notre amour? Regardez-moi, aimez-moi, parlez-moi!

Nous pouvons quêter pour obtenir une promotion, une vente, un privilège et comme le mendiant dans la rue nous recherchons l’acceptation sociale. Comme lui d’ailleurs, nous pouvons passer une bonne partie de notre vie à exprimer des demandes plus ou moins reconnues, mais souvent ignorées.

L’absence d’attention, surtout affective, demeure et ronge lentement l’ouverture à l’autre. Il est impressionnant de voir les ravages de l’orgueil et de la suffisance. Tout le monde cherche la même chose mais sans une prise en compte de la position de l’autre.

Il est tout aussi fascinant de constater qu’il en faut peu pour écouter l’autre, juste cette même mesure qu’il nous faut pour s’écouter.

Le temps d’une écoute, et c’est la rencontre, l’autre versant de l’indifférence. Nous avons tous la capacité de faire une différence pour quelqu’un. Notre vulnérabilité n’est rien de moins que l’ignorance de notre faiblesse. Agir sur celle-ci nous rend meilleurs et surtout reconnaissance.

Que ce soit pour de l’argent ou de l’attention affective, la quête la plus grande ne vise pas à prendre mais à donner. Avec le temps, nous découvrons cette énergie en nous qui se nourrit de l’interdépendance. C’est par elle que nous pouvons pleinement rencontrer l’autre malgré ses demandes et apprendre à se réaliser.

Une chanson de Enrico Macias & Mikaël Miro – Le mendiant de l’amour

Les paroles sur https://www.shazam.com/fr/track/75720555/le-mendiant-de-lamour

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