Le passé présent

Le passé

Le passé est souvent valorisé, souvent idéalisé.  Nous avons un devoir de mémoire, de se souvenir, de prendre en compte notre histoire. Pour beaucoup, le passé nous réconforte. La devise du Québec est Je me souviens!

Mais pour certain, le passé connecte à un événement douloureux, obsédant.  J’ai connu des personnes qui ont cessé d’être présent, ils participent passé, ils s’y sont enfermés.  Le passé est en nous et malgré nous, dans nos défenses inconscientes.

Est-il possible de dénouer ces liens pour inventer notre propre existence au présent?

Que notre passé soit heureux ou malheureux, il arrive très souvent que nous ressentions un plaisir à se souvenir. Parfois à cause d’une odeur, d’une photo retrouvée, ou d’une soirée entre amis. Le plaisir du souvenir, c’est la joie des retrouvailles, plus souvent avec soi. C’est aussi nourrir un espace ou loge notre nostalgie. Se souvenir, suspendre un instant le temps.

Nous idéalisons le passé parce que notre mémoire nous projette le plus beau, laissant à notre inconscient la charge de laisser passer l’acceptable et laisser aux profondeurs de notre être ce qui ne l’est pas.

Mais est-ce que c’était mieux avant? Pas certain! Le réconfort de l’éden de l’enfance ne doit pas masquer notre capacité à nous adapter, à accepter la réalité de la perte et du manque.

Et que faire des souvenirs douloureux, des conflits de familles qui tissent nos présents?

Avec raison, Nietzsche nous disait, « Souviens-toi, d’oublier ». Il avait mesuré combien le passé pouvait être un voleur de présent.

Quoi faire alors? Au lieu de fuir, il faut confronter.  Nommer, affirmer et confronter la souffrance que nos expériences ou nos manques ont générée en nous. Puis, s’autoriser à être dissident.  Il est important de se libérer des douleurs du passé, des chaînes reliées aux événements et régler ses comptes ouvertement, idéalement en priorité avec nous.  Souvent, après cette étape, régler ses comptes avec les autres devient accessoires voir inutile.

Alors, le passé n’apparaît plus comme un poids, mais comme une ressource. En ayant compris que nous étions le bourreau qui a créé la suite de notre blessure en nous et dont nous somme devenu victime, ont devient plus libre. Nous pouvons alors redevenir le maître de notre présent.

Un chanson Te souviens-tu