Une vieille histoire soufie

Une vieille histoire soufie raconte qu’un homme marchant dans la rue, un soir, avait laissé tomber ses clés par terre, du côté sans éclairage. Il a traversé la rue pour aller chercher ses clés à la lumière du réverbère. Un ami qui passait par là lui ayant demandé pourquoi il cherchait ses clés de ce côté-là plutôt qu’à l’endroit où elles étaient tombées, il lui a répondu : « Je cherche par-là, parce que c’est éclairé.

On a exactement la même démarche dans la vie : on préfère regarder du côté des vieilles structures familières. Que surgisse un problème et l’on suit le schéma coutumier : penser, remâcher, analyser, continuer à vivre comme des fous puisque c’est ce qu’on a l’habitude de faire. Peu importe, si ça ne marche pas ! On n’en est que plus décidé à redoubler ses efforts, à continuer à chercher sous le réverbère.

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Le sens de la vie, c’est d’accomplir ce pour quoi l’on est né : trouver vie en guérissant du moi. Se guérir de la douleur de l’existence individuelle, séparée et restreinte du « je veux » pour devenir ouverture. Le sens de la vie, c’est d’être l’ouverture même, qui est joie. Une joie qui inclut la souffrance, le bonheur, tout ce qui existe. Guérir du moi, voilà le sens de la vie. En soignant ma douleur, je soigne la vôtre sans même avoir à y penser.

Charlotte Joko Beck (1917-2011) était une Américaine professeur de Zen. Elle a étudié la musique à l’Oberlin Conservatory of Music, a été pianiste et professeur de musique. Elle s’est mariée, a eu 4 enfants et a divorcé. A l’âge de 40 ans, elle a commencé la pratique du zen avec plusieurs maîtres, et elle a ouvert le Zen Center San Diego en 1983, et y a enseigné jusqu’en 2006.

En 1995 elle a fondé avec quelques disciples the Ordinary Mind Zen School.

Charlotte Joko-Beck dans Vivre zen

Une pièce musicale Sufi dance by Rana Gorgani