Miroir du divin

Dès que nous nous accordons le droit de considérer le monde comme un organisme vivant, il nous apparaît qu’une partie de nous connaissait cette vérité de tout temps. Nous sortons, en quelque sorte, de l’hiver pour pénétrer dans un nouveau printemps. Nous commençons à relier notre vie mentale et nos expériences intuitives directes de la nature. Nous participons à l’esprit des lieux et des temps sacrés. Nous mesurons combien les sociétés traditionnelles ont de choses à nous apprendre, elles qui n’ont jamais perdu le contact avec le monde vivant qui les entoure. Nous renouons avec les traditions animistes de nos ancêtres. Nous développons une compréhension plus riche de la nature humaine, façonnée par la tradition et la mémoire collective, liée à la terre et aux cieux, liée à toute forme de vie et consciemment ouverte à la puissance créatrice exprimée par l’évolution. Nous renaissons dans un monde vivant.

Considérer la vie d’une nature en évolution, par opposition à la théorie mécaniste de la matière inconsciente, peut nous aider à une époque où nous essayons de faire face au changement climatique, à la pollution de l’environnement et aux extinctions massives.

Tous ces phénomènes sont des conséquences involontaires des développements économiques et technologiques, ils accompagnent la dynamique de progrès déclenchés par la science combinée à l’idéologie progressiste des Lumières. Nous avons certainement besoin de réponses politiques et économiques à ces problèmes. Mais nous devons aussi répondre à la redécouverte de la nature vivante par une pratique personnelle.

Rupert Sheldrake dans La nature Miroir du divin

Une pièce musicale de Michel Pépé – La demeure éternelle