Le centre partout


Vivre devrait être quelque chose de très simple, qui coule de source comme on dit. Et pourtant, il n’est pas facile de vivre avec grâce.
Cela demande de mettre le centre d’attention sur le monde qui nous entoure et non pas uniquement sur soi-même. C’est pourtant souvent l’inverse que nous adoptons comme posture.
Alors, il nous faut nous adapter aux métamorphoses de notre corps. Plus jeune, on doit s’adapter à ce corps qui s’élance, aux mouvements qu’il nous faut adaptés, au nouveau visage qui se dessine, et qui malgré les lignes qu’il annonce, laisse poindre des boutons que l’on espère voir disparaître. Puis, il y a la découverte des émotions, des sentiments, des pensées et des possibles de ce monde.
Puis, le poids devient un enjeu, et s’installe la diminution des capacités et le changement des centres d’intérêt. Un nouveau visage semble encore s’installer, une nouvelle peau, l’apparition de nouveaux sillons, le souffle plus court et des différents signes que l’âge nous apporte comme le changement de la couleur des cheveux.
Lorsque nous sommes centrés sur soi et sur son corps, il nous faut apprendre la résilience et laisser partir les marques de la jeunesse. Ceux qui sont centrés sur leur corps ne se voient pas avec le corps actuel, mais le corps du passé.
Pendant ce temps, la vie a continué. Elle est toujours, elle aussi, en perpétuel changement. Lorsque nous regardons notre environnement changer, nous reconnaissons ce phénomène. Nous y attribuons les vertus des saisons et de la transformation. Le gros arbre du sentier va, comme chaque année, suivre le cycle des saisons. On reconnait ce phénomène par l’apparition et la disparition des feuilles, et en même temps, on reconnait la transformation par son expansion.
Il y a l’enseignement d’une voie de passage en regard des transformations de la nature qui nous entoure. Tout est une question de perspective. Il est possible de faire la paix avec les changements de l’âge. Il nous faut simplement apprendre à accepter que le monde physique soit éphémère, et que ce qui l’habite et le traverse soit d’une nature plus grande qui dépasse notre enveloppe corporelle. Le centre, ce n’est pas nous, nous sommes le passant dans un monde merveilleux.

Une pièce musicale de Alex Nevsky

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