La terre…

La terre… Combien sommes-nous à comprendre cette glèbe silencieuse que nous foulons durant toute notre vie, quand nous ne sommes pas confinés dans des agglomérations hors sol qui nous la rendent encore plus étrangère ?

La terre nourricière est parmi les quatre éléments majeurs celui qui n’a pas existé dès l’origine. Il a fallu des millénaires pour que la mince couche de terre arable d’une vingtaine de centimètres à laquelle nous devons la vie puisse se constituer.

Univers silencieux d’une extrême complexité, siège d’une activité intense générée par des micro-organismes, levures, champignons, vers de terre, etc., elle est régie par une sorte d’intelligence mystérieuse et immanente. C’est dans ce monde discret que s’élaborent, comme dans un estomac, les substances qui permettront aux végétaux de se nourrir, de s’épanouir pour se reproduire, et c’est aux végétaux que les humains et les animaux doivent leur propre survie. Il est donc urgent de reconnaître que la dénomination « terre-mère » n’est pas une métaphore symbolique ou poétique, mais une évidence objective.

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En s’écartant de la nature comme seule garante de la continuité, [l’humanité] s’est rendue dépendante d’une énergie combustible limitée, non reproductible et préjudiciable à la sphère vivante. Il est impossible que cet ordre des choses puisse se prolonger sans conséquences négatives irréversibles pour le futur. La vulnérabilité de monde actuel nous invite à faire rapidement la distinction entre les valeurs indispensables et celles qui sont superflues.

Pierre Rabhi dans Conscience et environnement

Une pièce musicale When the Levee Breaks

Les paroles en français sur https://www.lacoccinelle.net/267394.html