Aimer, et se le dire

Le mot désir vient du latin : de sidera. Cela signifie privé des étoiles, séparé des astres.

L’expression est utilisée en français : « veuillez me faire connaître vos desiderata » : ce dont vous regrettez l’absence, le manque.

Quels sont vos désirs ? Dans quel domaine vous sentez-vous privé d’étoiles ?

Le mot « sexe » vient de coupure, section : nous ne sommes pas, ou plus, un entier androgyne.

La parcelle de l’énergie universelle qu’est chacun de nous s’est incarnée dans une forme soit masculine, soit féminine.

De cette séparation proviendrait l’attraction sexuée.

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Aimer exerce une action de transformation de soi, encore plus forte peut-être que celle d’être aimé. Le parcours de la relation à deux, toujours plein d’embûches, répond au besoin de chacun de se développer par des transformations constantes. Le mal-être est un levier, il stimule l’urgence d’une recherche, car tout processus d’apprentissage est lié à des problèmes à résoudre, à des dépassements à vivre.

La relation d’amour, qu’il ne faut pas confondre ici avec l’état amoureux, nous oblige à reconnaitre que nos désirs multiples ne seront jamais comblés par l’autre, ni les siens par nous.

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Même l’amour le plus romanesque n’exclut pas toujours les crampes, les fourmis, le désagrément d’une transpiration soudaine, l’assèchement inopiné, la douleur d’un bras coincé ou l’inconfort d’un poids écrasant.

Là encore, n’endurons pas en silence, de peur de rompre le charme pour l’autre. Osons dire, rire, et chercher ensemble des aménagements.

Jacques Salomé et Sylvie Galland dans Aimer, et se le dire

Une pièce musicale de Parler d’amour – Art Mengo & Ute Lemper

Les paroles sur https://www.lyrics.com/lyric/6035544/Ute+Lemper/Parler+d%27Amour