Je sais que je possède beaucoup de choses. Mais, je dois le reconnaître, rien n’est à moi !

J’ai longtemps cru que j’avais ma voix, mais lorsque je l’ai perdu pendant quelques jours, j’ai dû me rendre à l’évidence. Ce fut la même chose pour mes bras, pour mes jambes. Bien que j’ai beaucoup reçu depuis la naissance, rien n’est à moi.

Je suis comme l’écho d’une voix au-dessus d’une vallée, ou le reflet furtif sur le rivage d’un immense lac.  

J’ai tant reçu au fil des jours, et j’ai aussi su m’approprier différentes choses qui avaient une certaine valeur à mes yeux.

Je me suis emparé de ta présence, qui m’a fait sentir des plus vivants. Je me suis abreuvé de l’eau qui coule à travers la forêt. J’ai saisi de la neige entre mes mains pour en faire d’immenses boules. J’ai emporté de beaux sourires qui parfois se sont mués en doux baisers. J’ai appris le secret des câlins, et je sais leurs messages encore gravés sur mon cœur.

Je suis plus qu’un faiseur d’ombres et pourtant je suis une simple émanation de la vie qui passe à travers vos regards. Je ne m’appartiens pas plus que ces fleurs, ces montagnes et ces animaux, et bien qu’ils soient tous différents de moi, ils sont si différemment semblables lorsque nous abordons notre singularité.

Nous sommes tous soumis au décret incertain du temps, à la luminosité de la transformation.

Je sais maintenant que bien que rien ne m’appartient, je suis ce qu’on ne m’a pas dit et que j’ai toujours su. Bien que je suis insaisissable comme le vent, la rivière ou une étoile filante, je fais partie d’un tout et rien n’est à moi, même pas les joies et les peines, ni le chant que j’aimerais partager.

Je me présente à toi comme un lever de présence au cœur de notre humanité.

Une chanson de Zaz – De couleurs vives 

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1413530-zaz-de-couleurs-vives.html

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