Éthique du guerrier pacifique 2

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Il est important d’être réaliste dans sa quête. Que diraient la plupart des personnes, si elles sondaient réellement leur coeur, leurs objectifs ? La plupart des gens ne visent pas vraiment le dépassement, le renoncement.  La plupart des gens veulent juste rendre leur situation meilleure.

Cela de toute façon fait sens. La plupart d’entre nous ne croient même pas aux vies futures. Alors comment aspirer à les améliorer ? Nous voulons améliorer notre existence seulement pour le temps de cette vie, tout de suite. Là aussi, cela fait sens. Mais nous ne devrions pas faire semblant et être malhonnêtes et dire que « je suis en train de travailler à devenir un être de compassion pour le bien de tous» lorsque ce n’est pas du tout notre but en réalité. Certes, l’éthique que nous devons suivre pour atteindre l’illumination et celle qui nous permet d’améliorer notre existence sont la même, mais si nous sommes réalistes et honnêtes quant à nos objectifs, nous n’aurons pas trop de difficultés à suivre l’éthique du guerrier pacifique.

Une difficulté à laquelle nous sommes confrontés ici est, une fois encore, le fait que la plupart d’entre nous abordent la quête du guerrier pacifique à partir d’une culture judéo-chrétienne. Nous avons donc tendance à penser : « Je devrais faire des efforts (il faudrait que je fasse des efforts) pour atteindre la libération, parce qu’alors je serais quelqu’un de bien, un bon guerrier. Mais si je ne fais pas d’efforts pour devenir un guerrier pacifique et aider tout le monde et si je pense seulement à améliorer mon existence, je suis mauvais ; je suis un mauvais guerrier pacifique». L’insistance est de nouveau mise sur les verbes « devoir », « falloir ». Nous portons notre regard sur ce que nous « devrions » faire, sur ce qu’il « faudrait » que nous fassions.

Ce n’est pas ainsi pour le guerrier pacifique. Il progresse de la manière qui lui  convient, au stade où il se trouve. Il n’y a pas de « devrais », de « faudrait ». Il n’y a pas de « si tu fais ceci ou cela tu es bon et si tu es à un niveau moins avancé c’est mal ». Il ne peut pas dire que « c’est bien d’être un adulte et c’est mal d’être un enfant. Alors, même si tu es un enfant spirituel, tu devrais être un adulte spirituel et te comporter en tant que tel ».

La principale difficulté, donc, lorsque l’on veut suivre l’éthique du guerrier pacifique, est d’essayer de comprendre la relation entre la cause et l’effet comportementaux : la relation entre notre comportement et le niveau de bonheur ou de souffrance que nous éprouvons en conséquence. C’est un point crucial. Sans la conviction de l’existence de cette relation, il n’y a pas de raison de suivre le système éthique du guerrier pacifique.

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