Pour ceux qui contemplent la divine Essence, chaque jour est le premier; nous habitons l’Éden et l’Aurore.
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Ce que l’esprit contemple est un seul point – insaisissable entièrement soustrait à l’expression, libre et divin « Es hat nichts mit nichts demein », comme disent les mystiques rhénans (« cela n’a rien de commun avec rien »)
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Ce foyer unique à la lumière duquel nous regardions toutes choses, c’est lui maintenant qui fige nos regards : comme la fleur à la maturité se recueille vers la source toujours vierge de son être, ainsi la vie de l’âme s’accomplit et s’achève dans le silence contemplatif.
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Il me semble que la contemplation nous conduit à une immobilité merveilleuse : celui qui dit, je vois ne dit plus : je veux. Que ces instants deviennent notre vie.
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Tout invite au recueillement, car le ciel intérieur est toujours limpide et le regard y plonge librement.
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La grâce du recueillement est une découverte infinie : notre prison est fermée au-dehors, ouverte au centre sur un vierge espace.
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Quand on reste tout immobile, toutes les étiquettes tombent. Si l’on n’est plus attaché à rien, il ne reste que le pur Soi-même.
Fragments métaphysiques et mystiques de Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987)
Une chanson de Schola de l’Abbaye de Hauterive, Choeur des Ambrosiniens – Sanctus