Assis sur le bord de la rivière, j’entendais un groupe de personnes assis plus loin parler de tout et de rien, comme s’il fallait absolument ne pas laisser le silence reprendre sa place au sein de cette nature merveilleuse.

Les mots semblaient se percuter sur la surface de l’eau créant des vaguelettes. Il était facile de deviner que la rivière continuait son cours, elle coulait au-dessous par ses profondeurs, invisible et murmurant le silence.

L’écho des mots continuait à se propager. Lorsque les mots font partie d’un discours vide de sens, lorsque la signification est un prétexte pour exprimer son activité mentale, on a parfois l’impression que le babillage du mental prend de l’expansion et devient un phénomène social. La communication devient alors qu’un sac d’illusions qui fait croire à tort que les personnes vivent un événement particulier, quand dans les faits ils gaspillent de la salive et du temps.

L’observation de la rivière nous apprend que ne pas bouger, faire le silence, et ne rien faire est en soi un événement grandiose. Je me souviens de ce moment intense, j’ai aimé le calme du soir, les rides sur l’eau d’une rivière causées par des paroles perdues et le fait de savoir que c’est la seule fois que je vivais cet instant. Tout comme les rides sur l’eau, tout va être différent le lendemain, au matin des possibles.

Une chanson de Richard Séguin – Qu’est-ce qu’on leur laisse

Les paroles sur https://genius.com/Richard-seguin-quest-ce-quon-leur-laisse-lyrics

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