Il y a un aspect de la compétition qui m’interpelle moins, c’est cette part qui vise à aspirer à être meilleure aux autres ou à connaître coute que coute la gloire. Pour l’être qui ne changera jamais, qui ne vivra pas les faiblesses de l’âge, il y a peut-être un aveuglement qui peut se justifier, mais pour la presque totalité d’entre nous, c’est inévitable que nous rencontrions les gens qui nous dépasseront tôt ou tard.

Pire, se considérer comme un être supérieur aux autres, c’est devenir notre propre bourreau, ayant à composer avec la peur, la souffrance et les mécanismes de protection.

À l’inverse, dans l’approche de la coopération, nous développons notre humilité, nous apprenons à considérer les autres comme aussi importants que soi.

Paradoxalement, la personne qui adopte la voie de la coopération et de l’humilité voit ses qualités et ses états d’âme se renforcer. Celui qui est fier devient jaloux des autres et se fâche avec eux. Il s’ensuit une grande tristesse dans notre société.

Il œuvrera à travailler par soi pour les autres, à reconnaître ses plus belles aspirations dans le regard de gratitude de ceux qu’il a su servir. On a tant valorisé l’importance d’être reconnu dans notre société que l’on en oublie l’importance du service public.

Cette vie heureuse si difficile à obtenir et si facile à perdre exige que l’on cultive un esprit de compassion désireux d’être utile à autrui. Contrairement au soleil et à la lune, la paix et notre bonheur n’apparaissent pas selon un certain cycle et lorsque les nuages se sont dissipés. Ils relèvent de conditions intérieures que nous avons développées. Intérieurement humbles et en paix, nous permettons à nos esprits de nous transformer et de mieux contribuer au bonheur et à la paix des autres.

Une pièce musicale de Keith Jarrett Trio – I Fall In Love Too Easily

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