Au centre de quoi

On trouve le milieu en établissant d’une part les extrémités et d’autre part, le point qui est situé à égale distance de ses extrémités. Ainsi, pour faire bouger le point central, il suffit de déplacer l’une ou l’autre des extrémités. Par exemple, si à l’origine de la création d’un village, le clocher de l’église représentait son centre, il se peut qu’un développement intensif vers l’ouest fasse en sorte que le clocher ne soit plus au centre, mais devenu un simple point à l’est.

Ainsi, l’humain doit constamment se déplacer s’il veut garder le point de vue central de son univers. Chaque fois qu’il repousse les limites du monde connu, il doit soit ajuster sa perspective ou se déplacer. Un bel exemple de cela est l’envoi de télescopes spatiaux Hubble et James-Webb.

Depuis la nuit des temps, les humains ont sans cesse oscillé entre une vision égocentriste les plaçant au centre d’un Tout limité, et la vision d’être simplement une parcelle dans le déploiement naturel d’un univers infini.

Ainsi, différents textes présentent, selon leur perspective que le centre soit occupé par la Terre, ou encore par soleil, parfois, on retrouve l’humain, d’autres fois, de façon plus générale, la civilisation humaine, souvent, on retrouve le centre occupé par les dieux et même certains diront que le centre doit être occupé par les pensées humaines.

Aujourd’hui, les avancées scientifiques semblent démontrer que l’univers n’a pas de centre, que la matière n’a pas de centre, que la particule n’est pas le centre de la matière, que la conscience tout comme l’intelligence n’est pas le centre du cerveau, que l’humanité n’a pas comme centre l’humain, etc.

Il est bon de se rappeler que l’univers est plus vaste que notre point de vue partiel. Il semble que la matière vue dans notre petit monde ne semble pas identique à celle d’une perspective plus large qui serait capable de percevoir des phénomènes comme la matière noire ou l’énergie noire. Notre point de vue, en tant qu’humain, ne suffit pas pour concevoir la vie telle qu’elle se présente dans sa complexité. Notre vision et notre point de vue sont différents des animaux. Nous avons démontré par des travaux scientifiques que la perception du monde par les autres êtres vivants est différente de la nôtre.

Force est de reconnaître que le géocentrisme est un modèle ancien selon lequel nous étions immobiles, au centre de l’univers.

Nous devons nous affranchir d’une vision égocentriste de la vie, autant dans nos rapports humains que dans l’acquisition de connaissance. Il nous faut envisager notre développement de façon non linéaire et non continue. Nous ne devrions pas concevoir une société, une région du monde, un peuple et encore moins une caractéristique physiologique au centre de tous les autres. Et bien que nous aimons nous raconter des histoires et que nous aimons voir malgré le rôle d’individu dans l’Histoire, aucun humain n’est au centre de tous les autres.

Comme le rappelait Albert Einstein, « Si donc de toutes parts s’étend un libre espace sans limite, si des germes innombrables multipliés à l’infini voltigent de mille façons et de toute éternité, est-il possible de croire que notre globe et notre firmament aient été seuls créés et qu’au-delà il n’y ait qu’oisiveté pour la multitude des atomes. »

Une pièce musicale de Pink Floyd – Meddle

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