Même si les fleurs tombent

Se connaître soi-même, c’est s’oublier. S’oublier, c’est s’ouvrir à toutes choses.

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Une fleur tombe, bien que nous l’aimions ; et la mauvaise herbe pousse, bien que nous la détestions.

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Si tu ne trouves pas la vérité à l’endroit où tu es, où espères-tu la trouver ?

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Si vous gardez les poings fermés vous n’obtiendrez que quelques grains de sable.

Mais si vous ouvrez les mains, vous obtiendrez tout le sable du désert.

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Mais, si vous n’êtes pas capable de montrer ces vallées et ces montagnes pour ce qu’elles sont, qui pourra, vous amener à percevoir que vous êtes ces vallées et ces montagnes ?

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Les êtres humains depuis toujours ont spontanément mis en doute les multiples choses qu’ils ne connaissaient pas. Donc, la mise en doute de maintenant ne coïncide pas nécessairement avec les mises en doute ultérieures.

Mettre en doute n’est rien d’autre que temps.

Nous nous plaçons tous en ordre de succession et nous considérons cela comme l’univers entier.

Nous devons regarder chaque individu et chaque chose de l’univers comme un [seul] temps. Les choses ne se font pas obstacle entre elles ; de même, le temps ne fait pas obstacle au temps. C’est ainsi que le temps suscite l’esprit, que l’esprit suscite le temps, simultanément. Il en est de même pour pratique et éveil.

Nous tous sommes en ordre de succession et nous le voyons.

C’est là notre vérité comme temps.

Eihei Dōgen, Dōgen Kigen, soit Dōgen rare mystère ou maître zen Dōgen (1200-1253) est un grand maître de l’école Sōtō du bouddhisme zen, qu’il introduisit au Japon depuis la Chine.

Maître Dogen

Une pièce musicale de Akita Sugagaki